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Le procès
Dans l'article Amour et vitriol, nous avons évoqué un drame du vitriol qui s'est déroulé le 7 juillet 1916 au 28 rue Affre. Marie Auber a jeté un bol de vitriol sur le visage de son mari, Gabriel, alors endormi. L'époux vitriolé est mort à l’hôpital Lariboisière après vingt deux heures de souffrances. Les différents journaux qui parlent alors de cette affaire évoquent d'abord la jalousie de Marie Auber comme motif de son crime. Voilà donc la suite.
Le 29 juillet, on apprend que Marie Auber est logiquement renvoyée devant la chambre des mises en accusation par le juge d'instruction Boucard, pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort. Sa défense devant la cour d'assise est assurée par une avocate, en l'occurrence une des premières femmes avocates en France et militante féministe, maître Agathe Dyvrande (cabinet au 14 rue Littré dans le 6e arrondissement).
Extrait du journal Le Petit Parisien, édition du 29 juillet 1916
Le déroulement du procès au assises est chroniqué par plusieurs journaux en date du 21 septembre 1916 (Le Figaro, Le Matin, Le Petit Parisien...). Il est à noté que les délais d'alors sont loin de ceux d'aujourd'hui, le procès de Marie Auber se déroule moins de trois mois après les faits. On est loin des lenteurs actuelles de la Justice.
Et pendant ce temps, il jouait de la mandoline1
Le déroulé du procès nous en apprend un peu plus sur les protagonistes et les circonstances du drame du vitriol de la rue Affre. On découvre que Marie Euphrasie Auber est une "rousse, à la physionomie quelconque" (Le Figaro) et que les époux Auber, mariés en janvier 1911, sont "beaux cousins" et ont un enfant. Il s'avère également que la jalousie évoquée lors du drame est d'abord le fait de la victime, Gabriel Auber. Ce dernier est présenté comme un mari envahi par une jalousie dévorante, rendant la vie impossible à son épouse, forcée de se réfugier dans sa famille pour échapper au courroux de son époux.
Mais le mari jaloux se révèle aussi être un mari volage, connu pour "courtiser les dames qui l'adulaient et dont il était l'amant" (Le Petit Journal), ce dont il se vantait auprès de sa femme. Parmi ses conquêtes extra-conjugales, il eut une aventure avec une voisine de l'immeuble. C'est un de ses amis qui en avertira Marie Auber. Celle-ci prémédite alors sa vengeance. Elle achète donc 350 grammes de vitriol pour 0fr.65 chez un marchand de couleurs pour exécuter son plan (elle en voulait un litre, ce que lui refusa le commerçant). Au tribunal, elle confie ses sentiments : "Mon mari (...) me trompait avec une voisine. C'est un de ses amis qui m'a révélé ses infidélités. Alors j'ai perdu la tête. Je souffrais épouvantablement. Et pendant ce temps, il jouait de la mandoline1 dans la boutique. J'ai alors voulu le marquer pour qu'il soit désormais en horreur aux autres femmes et pour qu'il m'appartienne tout entier." La suite nous la connaissons déjà, et nous nous épargnerons la description détaillée des blessures atroces de la victime que rapporte méticuleusement le chroniqueur du Figaro.
Extrait du journal Le Rappel, édition du 21 septembre 1916
Acquittée !
Ce que nous ne connaissions pas jusque là, c'est l'issue du procès de Marie Auber, la "vitrioleuse". Et le verdict, qui peut surprendre, n'est plus ni moins que l'acquittement. En effet, après réquisition de l'avocat général Frémont et la plaidoirie de Mlle Dyvrande, l'avocate de Marie Auber dont on souligne l'émotion de son intervention, les jurés de la cour d'assise ont prononcé l'acquittement pour l'accusée.
Extrait du journal Le Matin, édition du 21 septembre 1916
1 : "Jouer de la mandoline" est une expression argotique synonyme de masturbation (féminine). On peut imaginer qu'ici il s'agit littéralement de jouer d'un instrument de musique.
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Il n'est jamais facile de faire des recherches sur le passé, mais souvent c'est ce qui en fait le charme. En effet, les données lacunaires, les informations erronées, la difficile accessibilité de certaines sources, des dates imprécises sont comme autant d'obstacles à une enquête, et dans le même temps, sont comme autant de petits défis et d'énigmes à résoudre. Mais parmi toutes les sources, les données administratives restent relativement fiables et précises. Pourtant, j'avais noté l'étrange disparition sur le plan du cadastre de l'immeuble sis au 5 de la rue Myrha (parcelle 85), qui est toujours debout (je peux en attester, je le vois de ma fenêtre en écrivant ces lignes).
Extrait du plan cadastral de l'immeuble spectral
Mon étonnement était d'autant plus grand que cet immeuble a échappé de peu à une démolition malgré son intérêt architectural et historique. L'association Cavé-Goutted'Or, qui contribue à contester une réhabilitation pour le moins brutale du quartier menée par la SEMAVIP, et notamment pour le n°5 de la rue Myrha, s'est d'ailleurs fait le relais de cette information, craignant d'y voir un mauvais augure pour l'avenir de cet immeuble voisin du 28 rue Affre.
Mais depuis, Cavé-Goutte d'Or nous apprend que le cadastre a remis ses plans à jour, faisant réapparaître l'immeuble du 5 rue Myrha. Mais il semblerait que ce ne soit pas une mise à jours générale du plan cadastral, mais bien d'une correction très partielle. En effet, le vide laissé par la démolition du 19 rue Affre (parcelle 113), remplacé depuis plus de deux ans par un triste immeuble sans intérêt sous l'égide de la SEMAVIP, est toujours visible sur le plan du cadastre. Une correction générale aurait comblé ce manque. Il est des vides qui se comblent, d'autres pas. Faut-il voir dans cette correction partielle une réponse à l'article que Cavé-Goutte d'Or a consacré à la parcelle incriminée ?
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Ça commence comme un Vaudeville, avec mari volage, femme trompée et maitresse à proximité, mais ça finit en tragédie. En effet, le 28 rue Affre connaît une bien triste affaire le vendredi 7 juillet 1916 au matin, alors que vers l'Est la guerre gronde : "Le drame du vitriol".
Extrait du journal La Lanterne, édition du 7 juillet 1916
Une habitante du 28, une dénommée Marie Auber, trente ans, soupçonne son époux Gabriel, avec qui elle tient un commerce de vins et charbons dans l'immeuble, d’infidélité avec une de leurs voisines. Elle ne compte pas laisser impuni son mari volage. Profitant que ce dernier, qui travaille aussi comme chauffeur à la compagnie du Nord, dorme au retour de son service, elle lui déverse sur le visage le contenu d'un bol de vitriol.
Extrait du journal Le Temps, édition du 8 juillet 1916
À une voisine croisée auparavant, sans doute entre son commerce et son appartement, Marie Aubert expliqua qu'elle allait donner son déjeuner à son mari en désignant le bol caché sous son tablier. Le malheureux vitriolé a été gravement brulé au visage, au cou, à la poitrine et "même dans la bouche" nous précise le journal Le Petit Parisien dans son édition du même jour. L'homme est emmené dans un état grave pour être soigné à l’hôpital Lariboisière. La "vitrioleuse", Marie Auber, s'est d'elle-même rendue aux autorités après avoir accompli son forfait.
Extrait du journal Le Petit Parisien, édition du 7 juillet 1916
Deux jours plus tard, Gabriel Auber décède à l'hôpital Lariboisière des suites de ses blessures.
Extrait du journal L'Humanité, édition du 9 juillet 1916
On ne sait pas si le pauvre homme de trente ans a chèrement payé une réelle incartade à ses devoirs maritaux, ou s'il a fait les frais de la maladive jalousie de son épouse. Ce qui est certain, c'est que le procédé employé par Marie Aubert n'est pas un cas à part, bien au contraire. En effet, le "drame du vitriol" est le titre consacré à ce genre d'affaire. Les journaux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle regorgent de "drames du vitriol", des crimes "passionnels" où se mêlent jalousie, aldultère et rivalité amoureuse. Le "drame du vitriol de la rue Affre" n'en est qu'un parmi d'autres. Le crime aussi a ses modes.
Un "drame du vitriol" à la une du Petit Parisien
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Tableau récapitulatif des habitants de l'immeuble
Ce tableau est complété et mis à jour au gré des recherches et des découvertes. Lorsque les données sur une personne sont suffisantes, elles donneront lieu à un article détaillé sur cette personne (cliquer sur le nom).
La profession est celle qui correspond à l'activité exercée pendant la période d'habitation dans l'immeuble ; lorsque l'employeur est connu il est cité entre parenthèses. Certaines personnes peuvent avoir exercé plusieurs métiers en dehors de ces périodes.
Les dates correspondant aux périodes où la présence d'un habitant est attestée ne rend pas forcément compte de la période réelle d'habitation à cette adresse, mais seulement de celle qui est confirmée par de la documentation.
(mise à jour : 21 juillet 2021)
Nom Prénom Naissance Décès Profession Présence attestée ADRIEN (ve PAILLE) Mathilde Ménagère /08/1919 AU /09/1920 ALBOUZE Étienne Antoine Émile (Frère de Jean) 13/06/1845
Paris 3e
17/08/1893
Paris 10e
Marchand de vins et charbons 18/07/1874 AU 11/04/1885 ALBOUZE Jean Théodore (frère d'Émile) 16/06/1852
Paris
Rentier 03/10/1881 AU 06/10/1881 ALBOUZE (ép. É.ALBOUZE) Marie Thérèze 28/09/1846
Alpuech (12)
08/06/1895
Paris 18e
Cuisinière 25/09/1879 AU 11/04/1885 ALBOUZE Fille morte née (fille d'Émile et Théreze) 11/04/1885
Paris 18e
11/04/1885
Paris 18e
11/04/1885
AUBER Gabriel Daphnis 12/08/1886
Paris
09/07/1916
Paris 10e
Chauffeur (Compagnie du Nord) 07/07/1916 AUBER (ép. AUBER) Marie Euphrasie Françoise 16/04/1886
Touques (Calvados)
12/02/1965
Le Havre (Seine Maritime)
Marchande de vins et charbons & ménagère 07/07/1916 au 21/09/1916 AUBER (fils de Gabriel et Marie Euphrasie) 07/07 au 21/09/1916 BALAGUER José Espagne
Garçon de café 1936 BALAGUER (fille de José) Josette 1928
Paris
1936 BARON (ép. DELISLE) Lucienne 1907
Oise
Modiste (Pinto) 1936 BAUGUIL M. 19/09/1929 BAUGUIL Augustine (fille de) 1929
28 rue Affre
Paris 18e
19/09/1929 (ép. BAUGUIL) Mme 19/09/1929 BERZAULT (amie de Marly) Andréa 1894 Loiret Fille de salle 1936 BESNARD (ép. PAULET) Marie 1908 Lozère 1936 BESSÈDE (dit SYLVAIRE) G. M. 27/01/1912 au 27/05/1913 BOINON (ép. CHAVASSE CAPUCHON) Euphrasie (tante de François) /1828
Entre Deux Guiers (38)31/01/1891
Paris 18e
Lingère 24/06/1868 AU 11/07/1868
BOINON François (neveu d'Euphrasie) 17/06/1838
Entre Deux Guiers (38)
Cocher 24/06/1868 AU 11/07/1868
BRICONGNE (M.) Épicier-mercier 12/03/1911 CABARROQUE E /12/1877 CARON (ép. Lepetit) Marie Clémentine 03/01/1876
Clichy (92)
Blanchisseuse 21/07/1900 AU 07/10/1900 CATHERINE (ép. LEGRAS) Eugénie 1887
Calvados
Blanchisseuse 1936 CERBELAUD (ép. MASMOUDIER) Amédée 1885
Creuse
Ménagère 13/07/1933 À 1936 CHAPEL Françoise 1867
Haute-savoie
Hôtelière 1936 CHARLES Georges 1892
Nord
Porteur (Thivel) 1936 CHAVASSE CAPUCHON Joseph /1821 Entre Deux Guiers (38)
18/03/1888
Neuilly/Marne (93)
Employé 24/06/1868 AU 01/08/1868 CHIRON (ép. RIVIERE) Pacaline Épicière du 27/04/1926 au 05/02/1929 CHAPUSET (ép. PERRIER) Marie 1889
Côte d'Or (21)
Concierge 1936 COGORDON /12/1870 COURCHINOUX (ép. MESPOULET) Marie 21/02/1871
Montsalvy (15)
1893-1898 DE BENEDETTI Paul 1889
Corse
Sans profession 1936 DE BENEDETTI (ép. DE BENEDETTI) Toussainte 1892
Corse
Sans profession 1936 DELISLE Raymond Camille 17/09/1905
Paris 11
30/12/1977
Paris
Chauffeur (Fleury Michon) 1936 DITLOUIS (M.) Épicier-crémier du 11/07/1903 au 1/01/1905
DUCOLLET (ép. Menguy) Marie 1907
Oise
Doreuse (Riégel) 1936 DUFOUR (ép. BALAGUER) Claire 1906
Cher
1936 DUMAS (M.) 23/05/1923 (ép. DUMAS) (Mme) 23/05/1923 DUPONT Henriette Marie 27/12/1862
Paris 18e
01/09/1900
Paris 18e
Blanchisseuse 01/09/1900 ESPARVIER (ép. SOULIAGOUX) Françoise /1828
Molède (15)
30/01/1898
Paris 18e
Sans profession 3/05/1863 AU 16/05/1863 FIKENSCHER Guillaume 1852 Dessinateur pour tissu 29/08/1884 AU 07/04/1885
GARNY (M.) Cocher 23/02/1852 GÉRAUDIE Léonard 1908
Corrèze
(Darras) 1936 (ép. GÉRAUDIE) Chlotilde 1936 GIGLEUX René 28/09/1910
Saint-Romphaire (Manche)
Employé de commerce (Dannoy) 13/07/1933 À 1936 GRANDIDIER Pierre Joseph /1816 Journalier 17/08/1887 GUILLAUME (ép. POL) Ida 1902
Morbihan
Sténo-dactylo 1936 GUNIOT Augustine 1854
Seine
1936 HANSEN (ép. Chr. SCHUMANN) Marie (Grand Duché Luxembourg) Sans profession 27/04/1866 AU 02/06/1866 HERBAGE Ébéniste 10/08/1927 AU 02/11/1928
HERGERT
(ép. Fikenscher)
Caroline 09/05/1859
Bischwiller (67)
29/08/1884
28 rue Affre
Paris 18e
Cuisinière 29/08/1884 HÉRON
Constant Armand 17/08/1887
Paris 18e
Mécanicien/
Serrurier
du 26/11/1886 au 5/12/1889 HÉRON
(fils de Constant)
Aimé Paul Armand 28/04/1861
Paris
Comptable du 2§/11/1886 au 5/12/1889 HERTAULT (ép. GRANDIDIER) Marie .Marguerite joseph Lucie /1819
Beaurainville (62)
17/08/1887
Paris 18e
Sans profession 17/08/1887 HOSTALIER Louis Photographe 1900 ? HUET Jean 1916
Cher
Chauffeur de taxi (Grimault) 1936 JARRIGES Elise 1897
Cantal
Femme de chambre 1936 LABARRE Maurice 1886
Paris
Mécanicien 1936 LABARRE (fils de Maurice) René 1912
Paris
Drapier 1936 LAGRULA Épicier-crémier 11/07/1903 LAPORTE 30/06/1934
LEFFONDRÉ (ép. PETIGNY) Clémence 1907
Côtes du Nord
1936
LEGRAS Ernest 1879 Veilleur de nuit (Palais de la Nouveauté - Dufayel) 1936
LELEU 04/01/1923 lE MOAN Auguste 1893
Finistère
Comptable (Société Hannequin) 1936 LEPETIT (ép. VANSSE) Pauline Louise Alexandrine (Soeur de Étienne) Sans emploi 29/06/1902 LEPETIT Étienne (Frère de Pauline) 18/12/1867
Paris
Cantonnier 21/07/1900 AU 07/10/1900 LEPETIT Jean Antoine (fils d'Étienne) 22/04/1896
Paris 18e
21/07/1900 AU 07/10/1900 LEPETIT Paul Étienne (fils d'Étienne) 18/05/1898
Paris 18e
07/08/1970
Paris 18e
21/07/1900 AU 07/10/1900 LEPETIT Valentine Georgette (fille d'Étienne) 07/10/1900
28 rue Affre
Paris 18e
20/08/1963
Montmorency (Seine et Oise)
07/10/1900 LE ROUX Alphonse 1909
Finistère
Machiniste de théâtre 1936 LOUBAT (ép. PONS) Marie 27/08/1842
Lacalm (12)
22/03/1871
Paris 18e
Couturière 13/12/1862 AU 22/03/1871 MARCHAND (ép. Charles) Hélène 1896
Paris
Ménagère (Adminisstration publique) 1936 MARLY
(ami de Berzault)
Henri 1901
Aveyron
Garçon de café 1936 MARNY
Georges 1875
Ardèche
Typographe 1936 MARTIN
Georges 1916
Deux Sèvres
Tourneur 1936 MASDOUMIER (ép. GIGLEUX, fille de Pierre)
Marie Henriette 15/03/1911
Paris 18e
02/01/1990
Magnac-Laval Haute Vienne
Vendeuse 13/07/1933 À 1936 MASDOUMIER
Pierre Laurent 1879
Haute Vienne
Retraité 13/07/1933 À 1936 MENGUY
Roger 1904 Paris
Employé de magasin (La Samaritaine) 1936 MESPOULET Gérard 15/02/1869
Montsalvy (15)
Marchand de vins et charbons 1893-1898 MESPOULET (fille de Gérard) Françoise Marie 3/10/1896
28 rue Affre
Paris 18e
3/10/1896-1898 MOLL (Mlle) Épicière /06/1910 AU 01-02/09/1915 MONPEURT Émile Épicier du 17/09/1926 au 26/04/1928 MOTET (ép. VALENTIN) Léontine 1901
Aveyron
Femme de ménage 1936 MOUCHEL Jean Charles Gaston 1896 1/07/1926
Paris 18e
Magasinier/Épicier du 1/07/1926
au 1/01/1927
(ép. MOUCHEL) (Mme) Épicière du 1/07/1926
au 1/01/1927
MOUTRIAUD Louis 1868 Tailleur de pierre 1936 MUSSET (M.) 15/06/1881 PAULET Pierre 1904
Lozère
Charbonnier (Société Rey) 1936 PAULET (fille de Pierre) Rose 1934
Paris
1936 PERRIER Jules 1878
Doubs (25)
Serrurier 1936 PERRIN Marthe 1921
1942 PERSONNAT (ép. MOUTRIAUD) Isabelle 1873
Cher
1936 PETIGNY Alfred 1907
Oise
Menuisier 1936 PETIGNY (fille d'Alfred) Michèle 1930
Paris
1936 PISTRE René 1905
Hérault
Garçon de café 1936 POL Paul 1900
Aisne
Comptable 1936 POL (fils de Paul) Jean 1935
Paris
1936 PONS Jean Antoine 27/05/1826
Nasbinals (48)
Marchand de charbon 09/11/1862 AU 18/07/1874 QUENIN (M.) Épicier 01-02/09/1915 RENAUD jean /12/1804
Dudelange (Grd Duché Luxembourg)
19/02/1872
Paris 18e
Charretier 19/02/1872 REVILLOD Ludovic (?) Cocher 23/02/1852 RIVIERRE Mme Épicière AU
05/02/1929
ROMAIN (M.) Épicier-crémier 11/07/1903 AU 12/03/1911 ROUSSELLE Mme Crémière 24/10/1885 ROUSSELLE Léon 1853 Épicier 1893-1898 SCHUMACHER (ép. RENAUD) Anne Catherine /1802 Sans profession 26/02/1872 SCHUMANN Christophe (Grand Duché Luxembourg) Cocher 27/04/1866 AU 02/06/1866 SCHUMANN Michel (fils de Christophe) 14/08/1842
Reckange (Grand Duché Luxembourg)
Cocher 27/04/1866 AU 02/06/1866 SONILHAC Charbonnier /1920 SOULIAGOUX Jean Commissionnaire 03/05/1863 AU 16/05/1863 SOULIAGOUX (ép. VAN HEIRSEELE) Victorine Élisabeth (fille de Jean) 06/02/1844
Paris 2e
Fleuriste 03/05/1863 AU 16/05/1863 TERRAT Mme Épicière du 05/02/1929 THUILLIER Anne 1864
Paris
1936 TOUZÉ Maria 1875
Mayenne
1936 VALENTIN Joseph 1899
Aveyron
Garçon de café 1936 VALENTIN (fille de Joseph) Thérèse 1928
Paris
1936 VAN HEIRSEELE Brunon ou Brunô 11/05/1839
Gand (Belgique)
27/10/1894
Paris 18e
Tailleur 03/05/1863 AU 16/05/1863 VANSSE Ambroise Marie /1853 /1912 Employé 29/06/1902 VANSSE Émile Louis (fils d' Ambroise) 02/07/1888
Paris 18e
29/06/1902 VANSSE Gabriel Louis (fils d'Ambroise) 27/02/1890
Paris 18e
29/06/1902 VANSSE Félicie Étiennette (fille d'Ambroise) 09/09/1892
Paris 18e
29/06/1902 VANSSE Georges Eugène (Fils d'Ambroise 02/03/1996
Paris 18e
06/09/1967
Paris 7e
29/06/1902 VANSSE Elisabeth Albertine (fille d'Ambroise) 26/02/1898
Paris 18e
30/12/1966
Paris 12e
29/06/1902 VANSSE Marie Émilie (fille d'Ambroise) 21/07/1900
Paris 18e
09/11/1968
Caen (14)
29/06/1902
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Situation
L'immeuble du 28 rue Affre se situe dans le 18e arrondissement de Paris, dans le quartier de la Goutte d'or. Dans ce quartier (71e quartier administratif de Paris), il occupe dans l'ilôt 23 le lot 88 sur une parcelle de 243 m2. Ce lot est situé sur le versant Est de la Colline des cinq moulins, colline sur laquelle s'étend l'essentiel du quartier de la Goutte d'or.
L'immeuble fait face aux n°15/17 et 19 de la rue Affre, à l'Ouest de la parcelle. Au Nord se trouvent le n°30 (et 32) récemment "déconstruit" ainsi que le 5 de la rue Myrha (en sursis). L’Est est bordé par le fond du n°3 de la rue Myrha. Le coté Sud est occupé par le n°26 de la rue Affre et le n°6 de la rue Cavé.
Vue sur le plan cadastral (qui supprime le n°5 rue Myrha pourtant encore debout)
Vue sur le coté Nord de l'immeuble depuis l'angle de la rue Myrha ; au premier plan, les parcelles nues du 32 et du 30 rue Affre, en arrière plan se profile le bâtiment sur cours.
Construction
La construction de l'immeuble date de 1841. Il s'agit là d'une des premières constructions dans la rue Affre (Rue d'Alger à l'origine, commune de la Chapelle Saint-Denis) farichement percée. Ce bâtiment est aussi un des derniers témoignages de la première phase d'urbanisation de la Goutte d'Or durant la première moitié du XIXe siècle.
L'immeuble est composé d'un bâtiment sur rue de quatre étages (et cave), deux commerces en occupent le rez de chaussée de part et d'autre de la porte d'entrée, et d'un bâtiment sur cours de trois étages ; les deux bâtiments sont réunis par une extension d'un étage sur le coté nord de la cours et une extension prolonge l'arrière du rez de chaussée du bâtiment sur rue.
Comme beaucoup d'immeubles du quartier, la technique de construction utilise une technique d'ossature en bois parée de matériaux de basse qualité (pierres et mortier). Le bâtiment sur rue est partiellement couvert de tuiles et de zinc, tout les autres parties de l'immeuble sont couvertes de zinc. le hall d’entrée et la cours sont entièrement pavés (pavage récent, date ?). Les murs extérieurs sont enduits de ciment et peints en beige très clair.
Vue sur cours depuis le bâtiment sur rue
Plusieurs modifications et adjonctions ont été faites au cours du temps : toilettes accrochées "en balcon" sur cours, système d'évacuation des eaux usées en façade sur cours, élévation d'un étage sur le coté rue, réunions d'appartements, aménagement d'un local poubelle dans la cours... Une bonne partie des éléments d'origine est encore présente, comme les escaliers en bois et leur rampe, la plupart des portes d'entrée des appartements, une partie des fenêtres ou encore les planchers en parquet de chêne. Par contre, d'autres ont disparus, comme les éléments de décors de la façade sur rue, les gardes corps des fenêtres, les volets aux fenêtres de la façade sur rue des 2e, 3e et 4e étages ou encore les devantures des commerces. L'immeuble ne présente pas d'élément architectural particulier, si ce n'est la façade sur rue qui conserve trois arcades (de décoration ?) percées de fenêtres au niveau du premier étage, cet élément architectural partiellement conservé par le récent ravalement (les refends de maçonnerie ont malheureusement disparus) est unique dans le quartier.
Coté rue, avant ravalement, à gauche une partie du n°30 démoli depuis.
Dans le cadre d'une opération immobilière de démembrement en cours, un programme de ravalement des façades et de rénovation complète des parties communes vient de s'achever (Architecte : Georges Kallouf Architecture, Paris 2e ; maîtrise d'ouvrage : NOVAXIA Immo Capital, Paris 8e). L'immeuble est propriété (ou usufruit) de la "Société Civile Immobilière CASTAGNARY 11", Paris 15e (précédemment "Société Civile Immobilière 28 rue Affre", Paris 8e). Nous reviendrons sur ce projet spéculatif et la rénovation liée à cette opération sur ce blog.
Vue sur la montée d'escalier depuis le hall d'entrée (après réfection)
L'habitat
L'ensemble se divise en deux locaux commerciaux et dix-neuf appartements (du studio au F3). Un seul des deux commerces est actuellement occupé par un atelier de couture. Le bâtiment sur rue comprend douze logements, dont deux dans la partie se prolongeant sur cours coté Nord et un dans l'extension sur cours coté Sud. L'appartement en rez de chaussée de l'aile Nord est occupée par la gardienne de l'immeuble. Le bâtiment sur cours compte sept logements. L'ensemble devait compter en tout vingt-trois logements, avant la réunion de certains petits appartements. Quelques appartements ont bénéficié d'une rénovation partielle ou complète, tandis que d'autres demeurent dans un état très vétuste. Il est à noter que tous ces appartements ne sont toujours pas équipés de toilettes, certains locataires devant se partager des toilettes sur palier. L'ensemble des lots sont occupés par des locataires.
Appartement en cours de rénovation au 3e étage du bâtiment sur rue. L’abattement de cloisons met à jour une des poutres qui constitue l'ossature de l'immeuble.
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Complètement aveugle depuis vingt ans et demeurant au 28 rue Affre, une certaine madame Vanse aurait recouvré la vue grâce "aux remèdes végétaux du savant oculiste américain, rue Pertinax, 14, à Nice". Tout du moins, c'est ce qu'affirme cette réclame trouvée dans l'édition du 2 avril 1909 du journal Littoral.
Mais aucune trace de cette madame Vanse miraculée dans l'immeuble, rien ne vient attester son existence dans les archives. L'exemple incarné est pourtant sensé valider la réalité des bienfaits des "remèdes végétaux" du mystérieux "savant oculiste américain" par son authenticité.
Pourtant, madame Vanse pouvait se targuer d'avoir été "reconnue incurable par un certificat délivré par le Médecin en Chef de l'Hospice National des Quinze-Vingt", enfin, toujours selon la publicité.
Elle avait sans doute échappé aux remèdes que l'on pouvait trouver sur le même trottoir, au 24 de la rue Affre, quelques années auparavant. En effet, le sieur Moreau, herboriste à cette adresse, s'est vu condamné le 19 décembre 1873 (trente six ans avant le "miracle Vanse"), à 500 francs d'amende et 100 francs de dommages et intérêts pour exercice illégal de la pharmacie. N'est pas "savant américain" qui veut !
Extrait de l'Union pharmaceutique
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