• Le procès

    Dans l'article Amour et vitriol, nous avons évoqué un drame du vitriol qui s'est déroulé le 7 juillet 1916 au 28 rue Affre. Marie Auber a jeté un bol de vitriol sur le visage de son mari, Gabriel, alors endormi. L'époux vitriolé est mort à l’hôpital Lariboisière après vingt deux heures de souffrances. Les différents journaux qui parlent alors de cette affaire évoquent d'abord la jalousie de Marie Auber comme motif de son crime. Voilà donc la suite.

    Le 29 juillet, on apprend que Marie Auber est logiquement renvoyée devant la chambre des mises en accusation par le juge d'instruction Boucard, pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort. Sa défense devant la cour d'assise est assurée par une avocate, en l'occurrence une des premières femmes avocates en France et militante féministe, maître Agathe Dyvrande (cabinet au 14 rue Littré dans le 6e arrondissement).

     

    Amour et vitriol, la suite : la vitrioleuse acquitée !

    Extrait du journal Le Petit Parisien, édition du 29 juillet 1916

     

    Le déroulement du procès au assises est chroniqué par plusieurs journaux en date du 21 septembre 1916 (Le Figaro, Le Matin, Le Petit Parisien...). Il est à noté que les délais d'alors sont loin de ceux d'aujourd'hui, le procès de Marie Auber se déroule moins de trois mois après les faits. On est loin des lenteurs actuelles de la Justice.

     

    Et pendant ce temps, il jouait de la mandoline1

    Le déroulé du procès nous en apprend un peu plus sur les protagonistes et les circonstances du drame du vitriol de la rue Affre. On découvre que Marie Euphrasie Auber est une "rousse, à la physionomie quelconque" (Le Figaro) et que les époux Auber, mariés en janvier 1911, sont "beaux cousins" et ont un enfant. Il s'avère également que la jalousie évoquée lors du drame est d'abord le fait de la victime, Gabriel Auber. Ce dernier est présenté comme un mari envahi par une jalousie dévorante, rendant la vie impossible à son épouse, forcée de se réfugier dans sa famille pour échapper au courroux de son époux.

    Mais le mari jaloux se révèle aussi être un mari volage, connu pour "courtiser les dames qui l'adulaient et dont il était l'amant" (Le Petit Journal), ce dont il se vantait auprès de sa femme. Parmi ses conquêtes extra-conjugales, il eut une aventure avec une voisine de l'immeuble. C'est un de ses amis qui en avertira Marie Auber. Celle-ci prémédite alors sa vengeance. Elle achète donc 350 grammes de vitriol pour 0fr.65 chez un marchand de couleurs pour exécuter son plan (elle en voulait un litre, ce que lui refusa le commerçant). Au tribunal, elle confie ses sentiments : "Mon mari (...) me trompait avec une voisine. C'est un de ses amis qui m'a révélé ses infidélités. Alors j'ai perdu la tête. Je souffrais épouvantablement. Et pendant ce temps, il jouait de la mandoline1 dans la boutique. J'ai alors voulu le marquer pour qu'il soit désormais en horreur aux autres femmes et pour qu'il m'appartienne tout entier." La suite nous la connaissons déjà, et nous nous épargnerons la description détaillée des blessures atroces de la victime que rapporte méticuleusement le chroniqueur du Figaro.

     

    Amour et vitriol, le procès : la vitrioleuse acquittée !

    Extrait du journal Le Rappel, édition du 21 septembre 1916

     

    Acquittée !

    Ce que nous ne connaissions pas jusque là, c'est l'issue du procès de Marie Auber, la "vitrioleuse". Et le verdict, qui peut surprendre, n'est plus ni moins que l'acquittement. En effet, après réquisition de l'avocat général Frémont et la plaidoirie de Mlle Dyvrande, l'avocate de Marie Auber dont on souligne l'émotion de son intervention, les jurés de la cour d'assise ont prononcé l'acquittement pour l'accusée.

     

    Amour et vitriol, la suite : la vitrioleuse acquitée !

    Extrait du journal Le Matin, édition du 21 septembre 1916

     

                   

     1 : "Jouer de la mandoline" est une expression argotique synonyme de masturbation (féminine). On peut imaginer qu'ici il s'agit littéralement de jouer d'un instrument de musique.

     

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  • Il n'est jamais facile de faire des recherches sur le passé, mais souvent c'est ce qui en fait le charme. En effet, les données lacunaires, les informations erronées, la difficile accessibilité de certaines sources, des dates imprécises sont comme autant d'obstacles à une enquête, et dans le même temps, sont comme autant de petits défis et d'énigmes à résoudre. Mais parmi toutes les sources, les données administratives restent relativement fiables et précises. Pourtant, j'avais noté l'étrange disparition sur le plan du cadastre de l'immeuble sis au 5 de la rue Myrha (parcelle 85), qui est toujours debout (je peux en attester, je le vois de ma fenêtre en écrivant ces lignes).

     

    Extrait du plan cadastral de l'immeuble spectral

     

    Mon étonnement était d'autant plus grand que cet immeuble a échappé de peu à une démolition malgré son intérêt architectural et historique. L'association Cavé-Goutted'Or, qui contribue à contester une réhabilitation pour le moins brutale du quartier menée par la SEMAVIP, et notamment pour le n°5 de la rue Myrha, s'est d'ailleurs fait le relais de cette information, craignant d'y voir un mauvais augure pour l'avenir de cet immeuble voisin du 28 rue Affre.

    Mais depuis, Cavé-Goutte d'Or nous apprend que le cadastre a remis ses plans à jour, faisant réapparaître l'immeuble du 5 rue Myrha. Mais il semblerait que ce ne soit pas une mise à jours générale du plan cadastral, mais bien d'une correction très partielle. En effet, le vide laissé par la démolition du 19 rue Affre (parcelle 113), remplacé depuis plus de deux ans par un triste immeuble sans intérêt sous l'égide de la SEMAVIP, est toujours visible sur le plan du cadastre. Une correction générale aurait comblé ce manque. Il est des vides qui se comblent, d'autres pas. Faut-il voir dans cette correction partielle une réponse à l'article que Cavé-Goutte d'Or a consacré à la parcelle incriminée ?

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  •  

    Ça commence comme un Vaudeville, avec mari volage, femme trompée et maitresse à proximité, mais ça finit en tragédie. En effet, le 28 rue Affre connaît une bien triste affaire le vendredi 7 juillet 1916 au matin, alors que vers l'Est la guerre gronde : "Le drame du vitriol".

     

    Amour et vitriol

    Extrait du journal La Lanterne, édition du 7 juillet 1916

     

    Une habitante du 28, une dénommée Marie Auber, trente ans, soupçonne son époux Gabriel, avec qui elle tient un commerce de vins et charbons dans l'immeuble, d’infidélité avec une de leurs voisines. Elle ne compte pas laisser impuni son mari volage. Profitant que  ce dernier, qui travaille aussi comme chauffeur à la compagnie du Nord, dorme au retour de son service, elle lui déverse sur le visage le contenu d'un bol de vitriol.

     

    Amour et vitriol

    Extrait du journal Le Temps, édition du 8 juillet 1916

     

    À une voisine croisée auparavant, sans doute entre son commerce et son appartement, Marie Aubert expliqua qu'elle allait donner son déjeuner à son mari en désignant le bol caché sous son tablier. Le malheureux vitriolé a été gravement brulé au visage, au cou, à la poitrine et "même dans la bouche" nous précise le journal Le Petit Parisien dans son édition du même jour. L'homme est emmené dans un état grave pour être soigné à l’hôpital Lariboisière. La "vitrioleuse", Marie Auber, s'est d'elle-même rendue aux autorités après avoir accompli son forfait.

     

    Amour et vitriol

    Extrait du journal Le Petit Parisien, édition du 7 juillet 1916

     

    Deux jours plus tard, Gabriel Auber décède à l'hôpital Lariboisière des suites de ses blessures.

     

    Amour et vitriol

    Extrait du journal L'Humanité, édition du 9 juillet 1916

     

    On ne sait pas si le pauvre homme de trente ans a chèrement payé une réelle incartade à ses devoirs maritaux, ou s'il a fait les frais de la maladive jalousie de son épouse. Ce qui est certain, c'est que le procédé employé par Marie Aubert n'est pas un cas à part, bien au contraire. En effet, le "drame du vitriol" est le titre consacré à ce genre d'affaire. Les journaux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle regorgent de "drames du vitriol", des crimes "passionnels" où se mêlent jalousie, aldultère et rivalité amoureuse. Le "drame du vitriol de la rue Affre" n'en est qu'un parmi d'autres. Le crime aussi a ses modes.

     Amour et vitriol: la suite...

     

    Amour et vitriol

    Un "drame du vitriol" à la une du Petit Parisien

     

     Amour et vitriol: la suite...

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  • Tableau récapitulatif des habitants de l'immeuble

    Ce tableau est complété et mis à jour au gré des recherches et des découvertes. Lorsque les données sur une personne sont suffisantes, elles donneront lieu à un article détaillé sur cette personne (cliquer sur le nom).

    La profession est celle qui correspond à l'activité exercée pendant la période d'habitation dans l'immeuble ; lorsque l'employeur est connu il est cité entre parenthèses. Certaines personnes peuvent avoir exercé plusieurs métiers en dehors de ces périodes.

    Les dates correspondant aux périodes où la présence d'un habitant est attestée ne rend pas forcément compte de la période réelle d'habitation à cette adresse, mais seulement de celle qui est confirmée par de la documentation.

     (mise à jour : 21 juillet 2021)

     

     

    Nom Prénom Naissance Décès Profession Présence attestée
    ADRIEN (ve PAILLE) Mathilde     Ménagère /08/1919 AU /09/1920
    ALBOUZE Étienne Antoine Émile (Frère de Jean)

    13/06/1845

    Paris 3e

    17/08/1893

    Paris 10e

    Marchand de vins et charbons
    18/07/1874 AU 11/04/1885
    ALBOUZE Jean Théodore (frère d'Émile)

    16/06/1852

    Paris

     

    Rentier 03/10/1881 AU 06/10/1881
    ALBOUZE (ép. É.ALBOUZE) Marie Thérèze

    28/09/1846

    Alpuech (12)

    08/06/1895

    Paris 18e

    Cuisinière 25/09/1879 AU 11/04/1885
    ALBOUZE Fille morte née (fille d'Émile et Théreze)

    11/04/1885

    Paris 18e

    11/04/1885

    Paris 18e

       

    11/04/1885


    AUBER Gabriel Daphnis

    12/08/1886

    Paris 

    09/07/1916

    Paris 10e

     Chauffeur (Compagnie du Nord) 07/07/1916
    AUBER (ép. AUBER) Marie Euphrasie Françoise

    16/04/1886

    Touques (Calvados) 

    12/02/1965

    Le Havre (Seine Maritime)

    Marchande de vins et charbons & ménagère 07/07/1916 au 21/09/1916
    AUBER   (fils de Gabriel et Marie Euphrasie)       07/07 au 21/09/1916
    BALAGUER José

    Espagne

      Garçon de café 1936
    BALAGUER (fille de José) Josette

    1928

    Paris

        1936
    BARON (ép. DELISLE) Lucienne

    1907

    Oise

      Modiste (Pinto) 1936
    BAUGUIL M.       19/09/1929
    BAUGUIL Augustine (fille de)

    1929

     28 rue Affre

    Paris 18e

        19/09/1929
    (ép. BAUGUIL) Mme       19/09/1929
    BERZAULT (amie de Marly) Andréa 1894 Loiret   Fille de salle 1936
    BESNARD (ép. PAULET) Marie 1908 Lozère     1936
    BESSÈDE (dit SYLVAIRE) G. M.       27/01/1912 au 27/05/1913
    BOINON (ép. CHAVASSE CAPUCHON)  Euphrasie (tante de François)  

    /1828

    Entre Deux Guiers (38)

    31/01/1891

    Paris 18e

    Lingère

    24/06/1868 AU 11/07/1868

    BOINON François (neveu d'Euphrasie)

    17/06/1838

    Entre Deux Guiers (38)

      Cocher

    24/06/1868 AU 11/07/1868

    BRICONGNE (M.)     Épicier-mercier 12/03/1911
    CABARROQUE E       /12/1877
    CARON (ép. Lepetit)  Marie Clémentine

    03/01/1876

    Clichy (92)

      Blanchisseuse 21/07/1900 AU 07/10/1900
    CATHERINE (ép. LEGRAS) Eugénie

    1887

    Calvados

      Blanchisseuse 1936
    CERBELAUD (ép. MASMOUDIER) Amédée

    1885

    Creuse

      Ménagère 13/07/1933 À 1936
    CHAPEL Françoise

    1867

    Haute-savoie

      Hôtelière 1936
    CHARLES Georges

    1892

    Nord

      Porteur (Thivel) 1936
    CHAVASSE CAPUCHON
    Joseph
    /1821

    Entre Deux Guiers (38)

    18/03/1888

    Neuilly/Marne (93)

    Employé 24/06/1868 AU 01/08/1868
    CHIRON (ép. RIVIERE) Pacaline     Épicière du 27/04/1926 au 05/02/1929
    CHAPUSET (ép. PERRIER) Marie

    1889

    Côte d'Or (21)

      Concierge 1936
    COGORDON         /12/1870
    COURCHINOUX (ép. MESPOULET) Marie

    21/02/1871

    Montsalvy (15)

        1893-1898
    DE BENEDETTI Paul

    1889

    Corse

      Sans profession 1936
    DE BENEDETTI (ép. DE BENEDETTI) Toussainte

    1892

    Corse

      Sans profession 1936
    DELISLE Raymond Camille

    17/09/1905

    Paris 11

    30/12/1977

    Paris

    Chauffeur (Fleury Michon) 1936
    DITLOUIS (M.)     Épicier-crémier

    du 11/07/1903 au 1/01/1905

    DUCOLLET (ép. Menguy) Marie

    1907

    Oise

      Doreuse (Riégel) 1936
    DUFOUR (ép. BALAGUER) Claire

    1906

    Cher

        1936
    DUMAS (M.)       23/05/1923
    (ép. DUMAS) (Mme)       23/05/1923
    DUPONT Henriette Marie

    27/12/1862

    Paris 18e

    01/09/1900

    Paris 18e

    Blanchisseuse 01/09/1900
    ESPARVIER (ép. SOULIAGOUX) Françoise

    /1828

    Molède (15)

    30/01/1898

    Paris 18e

    Sans profession 3/05/1863 AU 16/05/1863
    FIKENSCHER Guillaume 1852   Dessinateur pour tissu

    29/08/1884 AU 07/04/1885

    GARNY (M.)     Cocher 23/02/1852
    GÉRAUDIE Léonard

    1908

    Corrèze

      (Darras) 1936
    (ép. GÉRAUDIE) Chlotilde       1936
    GIGLEUX René

    28/09/1910

    Saint-Romphaire (Manche)

      Employé de commerce (Dannoy) 13/07/1933 À 1936
    GRANDIDIER  Pierre Joseph
    /1816   Journalier 17/08/1887
    GUILLAUME (ép. POL) Ida

    1902

    Morbihan

      Sténo-dactylo 1936
    GUNIOT Augustine

    1854

    Seine

        1936
    HANSEN (ép. Chr. SCHUMANN) Marie (Grand Duché Luxembourg)   Sans profession 27/04/1866 AU 02/06/1866
    HERBAGE       Ébéniste

    10/08/1927 AU 02/11/1928

    HERGERT

    (ép. Fikenscher)

    Caroline

    09/05/1859

    Bischwiller (67)

    29/08/1884

    28 rue Affre

    Paris 18e

    Cuisinière 29/08/1884

    HÉRON

     

    Constant Armand 

     

     17/08/1887

    Paris 18e

    Mécanicien/

    Serrurier

    du 26/11/1886 au 5/12/1889

    HÉRON

    (fils de Constant)

     Aimé Paul Armand 

     

    28/04/1861

    Paris 

    Comptable du 2§/11/1886 au 5/12/1889
    HERTAULT (ép. GRANDIDIER)
    Marie .Marguerite joseph Lucie

    /1819

    Beaurainville (62)

    17/08/1887

    Paris 18e

    Sans profession 17/08/1887
    HOSTALIER Louis     Photographe  1900 ?
    HUET Jean

    1916

    Cher

      Chauffeur de taxi (Grimault) 1936
    JARRIGES Elise

    1897

    Cantal

      Femme de chambre 1936
    LABARRE Maurice

    1886

    Paris

      Mécanicien 1936
    LABARRE (fils de Maurice) René

    1912

    Paris

      Drapier 1936
    LAGRULA        Épicier-crémier 11/07/1903
    LAPORTE        

    30/06/1934

    LEFFONDRÉ (ép. PETIGNY) Clémence

    1907

    Côtes du Nord

       

    1936

    LEGRAS Ernest 1879   Veilleur de nuit (Palais de la Nouveauté - Dufayel)

    1936

    LELEU          04/01/1923
    lE MOAN Auguste

    1893

    Finistère

      Comptable (Société Hannequin) 1936
    LEPETIT (ép. VANSSE)  Pauline Louise Alexandrine (Soeur de Étienne)     Sans emploi 29/06/1902 
    LEPETIT Étienne (Frère de Pauline)

    18/12/1867

    Paris

      Cantonnier 21/07/1900 AU 07/10/1900
    LEPETIT Jean Antoine (fils d'Étienne)

    22/04/1896

    Paris 18e

        21/07/1900 AU 07/10/1900
    LEPETIT Paul Étienne (fils d'Étienne)

    18/05/1898

    Paris 18e

    07/08/1970

    Paris 18e

      21/07/1900 AU 07/10/1900
    LEPETIT Valentine Georgette (fille d'Étienne)

    07/10/1900

    28 rue Affre

    Paris 18e

    20/08/1963

    Montmorency (Seine et Oise)

      07/10/1900
    LE ROUX Alphonse

    1909

    Finistère

      Machiniste de théâtre 1936
    LOUBAT (ép. PONS) Marie

    27/08/1842

    Lacalm (12)

    22/03/1871

    Paris 18e

    Couturière 13/12/1862 AU 22/03/1871
    MARCHAND (ép. Charles)  Hélène

    1896

    Paris

      Ménagère (Adminisstration publique) 1936

    MARLY

    (ami de Berzault)

    Henri

    1901

    Aveyron

      Garçon de café 1936

    MARNY 

    Georges

    1875

    Ardèche

      Typographe 1936

    MARTIN

    Georges

    1916

    Deux Sèvres

      Tourneur 1936

    MASDOUMIER (ép. GIGLEUX, fille de Pierre)

    Marie Henriette

    15/03/1911

    Paris 18e

    02/01/1990

    Magnac-Laval Haute Vienne 

    Vendeuse 13/07/1933 À 1936

    MASDOUMIER

    Pierre Laurent

    1879

    Haute Vienne

      Retraité 13/07/1933 À 1936

    MENGUY

    Roger

    1904 Paris

      Employé de magasin (La Samaritaine) 1936
    MESPOULET Gérard

    15/02/1869

    Montsalvy (15)

      Marchand de vins et charbons 1893-1898
    MESPOULET (fille de Gérard) Françoise Marie

    3/10/1896

    28 rue Affre

    Paris 18e

        3/10/1896-1898
    MOLL (Mlle)     Épicière /06/1910 AU 01-02/09/1915
    MONPEURT Émile     Épicier du 17/09/1926 au 26/04/1928
    MOTET (ép. VALENTIN)  Léontine

    1901

    Aveyron

      Femme de ménage 1936
    MOUCHEL Jean Charles Gaston 1896

    1/07/1926

    Paris 18e

    Magasinier/Épicier

    du 1/07/1926

    au 1/01/1927

    (ép. MOUCHEL) (Mme)     Épicière

    du 1/07/1926

    au 1/01/1927

    MOUTRIAUD Louis 1868   Tailleur de pierre 1936
    MUSSET (M.)       15/06/1881
    PAULET Pierre

    1904

    Lozère

      Charbonnier (Société Rey) 1936
    PAULET (fille de Pierre) Rose

    1934

    Paris

        1936
    PERRIER Jules

    1878

    Doubs (25)

      Serrurier 1936
    PERRIN Marthe

    1921

        1942
    PERSONNAT (ép. MOUTRIAUD) Isabelle

    1873

    Cher

        1936
    PETIGNY Alfred

    1907

    Oise

      Menuisier 1936
    PETIGNY (fille d'Alfred) Michèle

    1930

    Paris

        1936
    PISTRE René

    1905

    Hérault

      Garçon de café 1936
    POL Paul

    1900

    Aisne

      Comptable 1936
    POL (fils de Paul) Jean

    1935

    Paris

        1936
    PONS Jean Antoine

    27/05/1826

    Nasbinals (48)

      Marchand de charbon 09/11/1862 AU 18/07/1874
    QUENIN (M.)     Épicier 01-02/09/1915
    RENAUD jean

    /12/1804

    Dudelange (Grd Duché Luxembourg)

    19/02/1872

    Paris 18e

    Charretier 19/02/1872
    REVILLOD Ludovic (?)     Cocher 23/02/1852
    RIVIERRE Mme     Épicière

    AU

    05/02/1929

    ROMAIN (M.)     Épicier-crémier 11/07/1903 AU 12/03/1911
    ROUSSELLE Mme     Crémière 24/10/1885
    ROUSSELLE Léon 1853   Épicier 1893-1898
    SCHUMACHER (ép. RENAUD) Anne Catherine /1802
      Sans profession
    26/02/1872
    SCHUMANN Christophe (Grand Duché Luxembourg)   Cocher 27/04/1866 AU 02/06/1866
    SCHUMANN Michel (fils de Christophe)

    14/08/1842

    Reckange (Grand Duché Luxembourg)

      Cocher 27/04/1866 AU 02/06/1866
    SONILHAC  

     

      Charbonnier /1920
    SOULIAGOUX Jean     Commissionnaire 03/05/1863 AU 16/05/1863
    SOULIAGOUX (ép. VAN HEIRSEELE) Victorine Élisabeth (fille de Jean)

    06/02/1844

    Paris 2e

      Fleuriste 03/05/1863 AU 16/05/1863
    TERRAT Mme     Épicière du 05/02/1929
    THUILLIER Anne

    1864

    Paris

        1936
    TOUZÉ Maria

    1875

    Mayenne

        1936
    VALENTIN Joseph

    1899

    Aveyron

      Garçon de café 1936
    VALENTIN (fille de Joseph) Thérèse

    1928

    Paris

        1936
    VAN HEIRSEELE Brunon ou Brunô

    11/05/1839

    Gand (Belgique)

    27/10/1894

    Paris 18e

    Tailleur 03/05/1863 AU 16/05/1863
    VANSSE Ambroise Marie /1853  /1912 Employé 29/06/1902
    VANSSE Émile Louis (fils d' Ambroise)

    02/07/1888

    Paris 18e

        29/06/1902
    VANSSE Gabriel Louis (fils d'Ambroise)

    27/02/1890

    Paris 18e

        29/06/1902
    VANSSE Félicie Étiennette (fille d'Ambroise)

    09/09/1892

    Paris 18e

        29/06/1902
    VANSSE Georges Eugène (Fils d'Ambroise

    02/03/1996

    Paris 18e

    06/09/1967

    Paris 7e

      29/06/1902
    VANSSE Elisabeth Albertine (fille d'Ambroise)

    26/02/1898

    Paris 18e

    30/12/1966

    Paris 12e

      29/06/1902
    VANSSE Marie Émilie (fille d'Ambroise)

    21/07/1900

    Paris 18e

    09/11/1968

    Caen (14)

      29/06/1902

     

     

     

     

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  •  

    Situation

    L'immeuble du 28 rue Affre se situe dans le 18e arrondissement de Paris, dans le quartier de la Goutte d'or. Dans ce quartier (71e quartier administratif de Paris), il occupe dans l'ilôt 23 le lot 88 sur une parcelle de 243 m2. Ce lot est situé sur le versant Est de la Colline des cinq moulins, colline sur laquelle s'étend l'essentiel du quartier de la Goutte d'or.

    L'immeuble fait face aux n°15/17 et 19 de la rue Affre, à l'Ouest de la parcelle. Au Nord se trouvent le n°30 (et 32) récemment "déconstruit" ainsi que le 5 de la rue Myrha (en sursis). L’Est est bordé par le fond du n°3 de la rue Myrha. Le coté Sud est occupé par le n°26 de la rue Affre et le n°6 de la rue Cavé.

     

    Description générale de l'immeuble cadastre

    Vue sur le plan cadastral (qui supprime le n°5 rue Myrha pourtant encore debout)

     

    Description générale de l'immeuble

    Vue sur le coté Nord de l'immeuble depuis l'angle de la rue Myrha ; au premier plan, les parcelles nues du 32 et du 30 rue Affre, en arrière plan se profile le bâtiment sur cours.

     

    Construction

    La construction de l'immeuble date de 1841. Il s'agit là d'une des premières constructions dans la rue Affre (Rue d'Alger à l'origine, commune de la Chapelle Saint-Denis) farichement percée. Ce bâtiment est aussi un des derniers témoignages de la première phase d'urbanisation de la Goutte d'Or durant la première moitié du XIXe siècle.

    L'immeuble est composé d'un bâtiment sur rue de quatre étages (et cave), deux commerces en occupent le rez de chaussée de part et d'autre de la porte d'entrée, et d'un bâtiment sur cours de trois étages ; les deux bâtiments sont réunis par une extension d'un étage sur le coté nord de la cours et une extension prolonge l'arrière du rez de chaussée du bâtiment sur rue.

    Comme beaucoup d'immeubles du quartier, la technique de construction utilise une technique d'ossature en bois parée de matériaux de basse qualité (pierres et mortier). Le bâtiment sur rue est partiellement couvert de tuiles et de zinc, tout les autres parties de l'immeuble sont couvertes de zinc. le hall d’entrée et la cours sont entièrement pavés (pavage récent, date ?). Les murs extérieurs sont enduits de ciment et peints en beige très clair.

     

    Description générale de l'immeuble

    Vue sur cours depuis le bâtiment sur rue

     

    Plusieurs modifications et adjonctions ont été faites au cours du temps : toilettes accrochées "en balcon" sur cours, système d'évacuation des eaux usées en façade sur cours, élévation d'un étage sur le coté rue, réunions d'appartements, aménagement d'un local poubelle dans la cours... Une bonne partie des éléments d'origine est encore présente, comme les escaliers en bois et leur rampe, la plupart des portes d'entrée des appartements, une partie des fenêtres ou encore les planchers en parquet de chêne. Par contre, d'autres ont disparus, comme les éléments de décors de la façade sur rue, les gardes corps des fenêtres, les volets aux fenêtres de la façade sur rue des 2e, 3e et 4e étages ou encore les devantures des commerces. L'immeuble ne présente pas  d'élément architectural particulier, si ce n'est la façade sur rue qui conserve trois arcades (de décoration ?) percées de fenêtres au niveau du premier étage, cet élément architectural partiellement conservé par le récent ravalement (les refends de maçonnerie ont malheureusement disparus) est unique dans le quartier.

     

    Description générale de l'immeuble

    Coté rue, avant ravalement, à gauche une partie du n°30 démoli depuis.

     

    Dans le cadre d'une opération immobilière de démembrement en cours, un programme de ravalement des façades et de rénovation complète des parties communes vient de s'achever (Architecte : Georges Kallouf Architecture, Paris 2e ; maîtrise d'ouvrage : NOVAXIA Immo Capital, Paris 8e). L'immeuble est propriété (ou usufruit) de la "Société Civile Immobilière CASTAGNARY 11", Paris 15e (précédemment "Société Civile Immobilière 28 rue Affre", Paris 8e). Nous reviendrons sur ce projet spéculatif  et la rénovation liée à cette opération sur ce blog.

     

    Description générale de l'immeuble

    Vue sur la montée d'escalier depuis le hall d'entrée (après réfection)

     

    L'habitat

    L'ensemble se divise en deux locaux commerciaux et dix-neuf appartements (du studio au F3). Un seul des deux commerces est actuellement occupé par un atelier de couture. Le bâtiment sur rue comprend douze logements, dont deux dans la partie se prolongeant sur cours coté Nord et un dans l'extension sur cours coté Sud. L'appartement en rez de chaussée de l'aile Nord est occupée par la gardienne de l'immeuble. Le bâtiment sur cours compte sept logements. L'ensemble devait compter en tout vingt-trois logements, avant la réunion de certains petits appartements. Quelques appartements ont bénéficié d'une rénovation partielle ou complète, tandis que d'autres demeurent dans un état très vétuste. Il est à noter que tous ces appartements ne sont toujours pas équipés de toilettes, certains locataires devant se partager des toilettes sur palier. L'ensemble des lots sont occupés par des locataires.

     

    Description générale de l'immeuble

    Appartement en cours de rénovation au 3e étage du bâtiment sur rue. L’abattement de cloisons met à jour une des poutres qui constitue l'ossature de l'immeuble.

     

     

     

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  •  

    Complètement aveugle depuis vingt ans et demeurant au 28 rue Affre, une certaine madame Vanse aurait recouvré la vue grâce "aux remèdes végétaux du savant oculiste américain, rue Pertinax, 14, à Nice". Tout du moins, c'est ce qu'affirme cette réclame trouvée dans l'édition du 2 avril 1909 du journal Littoral.

     

    Miracle de la science au 28 rue Affre !

     

    Mais aucune trace de cette madame Vanse miraculée dans l'immeuble, rien ne vient attester son existence dans les archives. L'exemple incarné est pourtant sensé valider la réalité des bienfaits des "remèdes végétaux" du mystérieux "savant oculiste américain" par son authenticité.

    Pourtant, madame Vanse pouvait se targuer d'avoir été "reconnue incurable par un certificat délivré par le Médecin en Chef de l'Hospice National des Quinze-Vingt", enfin, toujours selon la publicité.

    Elle avait sans doute échappé aux remèdes que l'on pouvait trouver sur le même trottoir, au 24 de la rue Affre, quelques années auparavant. En effet, le sieur Moreau, herboriste à cette adresse, s'est vu condamné le 19 décembre 1873 (trente six ans avant le "miracle Vanse"), à 500 francs d'amende et 100 francs de dommages et intérêts pour exercice illégal de la pharmacie. N'est pas "savant américain" qui veut !

     

    Miracle de la "science" au 28 rue Affre !

    Extrait de l'Union pharmaceutique

     

     (à suivre...)

     

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